Arménie-Turquie: Quel Type De Relations Existe-T-Il Entre Ces Deux Nations?

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Relations arméno-turques

L'Arménie et la Turquie n'ont jamais établi de relations diplomatiques formelles. Dans 1991, les Arméniens ont voté lors d'un référendum pour se séparer de l'Union soviétique et devenir un État indépendant. Plus tard cette année-là, l'Union soviétique s'est effondrée et ce n'est qu'à ce moment-là que l'Arménie a été largement reconnue en tant qu'État. Bien que la Turquie ait été parmi les premiers pays à reconnaître la République d’Arménie, les deux pays n’ont pas établi de relations diplomatiques officielles. Lorsque la guerre a éclaté dans le Haut-Karabakh entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan à 1992, la Turquie a soutenu l’Azerbaïdjan et a fermé la frontière turco-arménienne à 1993. En 2008, le président turc de l'époque, Abdullah Gul, s'est rendu en Arménie. Par la suite, les deux pays ont annoncé leur intention de normaliser les relations diplomatiques, une feuille de route provisoire étant en préparation. Cependant, cet assouplissement des hostilités n'a pas duré longtemps. Les désaccords entre l’Arménie et la Turquie, ainsi que les pressions intenses des deux pays, ont affecté les progrès réalisés.

Origine du conflit entre l'Arménie et la Turquie

Avant la création de la République moderne de Turquie, Istanbul, en Turquie, était le siège du pouvoir de l'Empire ottoman, également connu sous le nom d'empire turc. Sa portée s'étend au Moyen-Orient, à l'Europe de l'Est et à l'Afrique du Nord. Cela comprenait l'Arménie. Dans 1915, le gouvernement ottoman a procédé à un génocide systématique des millions d’Arméniens 1.5. Cependant, l’Etat de Turquie qui a succédé à l’Empire ottoman conteste l’utilisation du mot génocide pour étiqueter les événements qui se sont déroulés à cette époque.

Événements majeurs qui ont influencé les relations entre l'Arménie et la Turquie

Dans le but d'éliminer la population arménienne, le gouvernement ottoman a mis en œuvre le massacre systématique d'hommes arméniens en bonne santé, et les a également enrôlés de force dans l'armée ou dans le travail forcé. Parallèlement, ils ont déporté dans le désert syrien des femmes, des enfants, des personnes âgées et des infirmes dans les marches de la mort. Ils ont privé ces déportés de nourriture et d'eau, les ont volés, les ont soumis à des viols et à des meurtres de masse. Cela a conduit à la prolifération des communautés de la diaspora arménienne à travers le monde, de nombreux Arméniens ayant fui le pays. La République de Turquie n’a jamais reconnu que ce massacre en masse de plus d’un million d’Arméniens était un génocide, affirmant que les tueries n’étaient ni délibérées ni systématiques, les justifiant par diverses raisons. L'une des raisons invoquées est que les Arméniens ont sympathisé avec la Russie et, en tant que telle, constituaient une menace. La Turquie attribue cette mort à la famine. Les relations entre l’Arménie et la Turquie se sont encore détériorées à 1992 lorsque l’Arménie et l’Azerbaïdjan se sont engagés dans un conflit armé dans la région du Haut-Karabakh. Bien que la Turquie ne se soit pas engagée activement dans la guerre, elle a manifesté son soutien à l’Azerbaïdjan en lui fournissant de l’aide militaire et des conseillers et en fermant sa frontière avec l’Arménie.

Relations actuelles entre l'Arménie et la Turquie

Après la visite du président turc en Arménie à 2008, des pourparlers ont été entamés entre les deux pays, qui auraient abouti à la normalisation de la relation. Les ministres des Affaires étrangères de Turquie et d'Arménie ont signé un accord à 2009. Pendant ce temps, les Arméniens, autochtones et membres de la diaspora du monde entier, ont protesté contre l'accord, qui comprenait des concessions controversées que l'Arménie aurait à faire concernant le génocide et la frontière. Ces efforts ont finalement échoué. Dans l'affaire 2013, le procureur général de l'Arménie, Aghvan Hovsepyan, a fait une déclaration controversée dans laquelle il déclarait que la Turquie devait restituer des terres arméniennes, auxquelles le ministère turc des Affaires étrangères a répondu que La même année, le ministre turc des Affaires étrangères a qualifié les revendications territoriales arméniennes de "produit du délire".

Questions en suspens entre les deux pays

La principale pomme de discorde reste la vision des deux nations du génocide arménien. La Turquie continue de contester le fait qu’il s’agissait d’un génocide et le justifie par diverses justifications, allant jusqu’à affirmer que le nombre de morts du million 1.5 est une exagération et affirme que le chiffre réel était de 200,000 pour les personnes de 300,000. Les Arméniens de la diaspora ont exercé des pressions sur les gouvernements du monde entier pour qu’ils reconnaissent le génocide. Les pays 29 et les États américains 43 ont adopté des résolutions dans ce sens. Le différend frontalier entre la Turquie et l’Arménie est une autre question en suspens, aggravée par les revendications du peuple arménien à propos de terres historiquement arméniennes du côté turc de la frontière. La frontière turco-arménienne est toujours fermée.

Solutions au problème

Les principaux problèmes qui sous-tendent les relations hostiles Turquie-Arménie sont le génocide et le conflit frontalier. À moins que les deux pays ne parviennent à un accord à l’amiable sur la manière de traiter ces deux problèmes, les relations continueront à s’aggraver. La question du génocide est particulièrement délicate, avec de nombreux Arméniens, citoyens et personnes de la diaspora, estimant que le refus de la Turquie d’en reconnaître l’ampleur est inacceptable. Les deux pays devraient trouver un compromis sur ces deux questions. Pour ce faire, les gouvernements turc et arménien devront mettre en œuvre un vaste programme d’éducation du public afin que leurs citoyens appuient l’initiative visant à éviter la répétition de la tentative ratée de 2009 de dégeler les hostilités et de normaliser les relations diplomatiques.